La conjonctivite est une irritation de l’œil qui touche la conjonctive, une fine pellicule transparente qui couvre le blanc de l’œil et la face interne des paupières. Elle se manifeste par un œil rouge, douloureux et larmoyant.
Comment attrape-t-on une conjonctivite ?
L’inflammation de la conjonctive peut être provoquée par de multiples facteurs environnementaux et comportementaux. Elle revêt alors une forme particulière qui est associée à des symptômes spécifiques.
- La conjonctivite allergique : elle apparaît suite à un contact avec un allergène tel que le pollen, les spores (cellules reproductrices de certains végétaux) ou encore les poils d’animaux. Elle survient généralement au printemps, au moment où les particules allergisantes se propagent dans l’air. Une conjonctivite allergique est facilement identifiable. Elle touche le plus souvent les deux yeux qui sont irrités, gonflés, larmoyants et douloureux. Elle peut également s’accompagner d’une rhinite allergique (inflammation des parois internes du nez) et évoluer vers une rhinoconjonctivite allergique.
- La conjonctivite virale et bactérienne : ce sont des maladies pouvant être provoquées par de multiples virus ou bactéries. Ces derniers peuvent se développer au niveau de l’œil suite à une infection touchant une autre partie du corps. Les virus et les bactéries se propagent lorsqu’il y a contact avec la zone infectée puis avec les yeux. En effet, ces formes de conjonctivites sont très contagieuses. Elles peuvent être à l’origine de véritables épidémies comme ce fut le cas en 2003, en Algérie. (1)
- La conjonctivite bactérienne commence généralement par toucher un seul œil. Elle s’accompagne d’une importante sécrétion de pus qui a tendance à coller les paupières entre elles. Il devient ainsi difficile d’ouvrir les yeux. La conjonctivite virale quant à elle touche directement les deux yeux. Elle peut s’accompagner de sécrétions purulentes, mais les quantités sont plus faibles qu’en cas d’infection par bactéries. Il existe tout de même une sensation d’irritation et de corps étranger dans l’œil, souvent décrit comme la présence de grains de sables.
- La conjonctivite de contact : elle résulte d’un contact avec des substances irritantes pour l’œil. Elles sont contenues dans des produits tels que les cosmétiques, les lentilles de contact, les produits d’hygiènes ou encore certains médicaments (collyres). Les symptômes de la conjonctivite de contact sont semblables à ceux de la conjonctivite virale.
Les risques d’évolution
La plupart des conjonctivites sont bénignes et guérissent rapidement grâce à des soins adaptés. Mais la maladie peut aussi évoluer vers d’autres pathologies oculaires plus graves.
Les conjonctivites virales et bactériennes peuvent entraîner une kératite. La kératite est une infection de la cornée (membrane antérieure du globe oculaire) à l’origine d’une forte sensation de gêne face à la lumière. Elle peut devenir réellement problématique dans la mesure où elle peut engendrer des troubles de la vision.
Les conjonctivites allergiques sont généralement saisonnières. Néanmoins, elles peuvent réapparaître de manière récurrente et devenir chroniques. A terme, une conjonctivite chronique peut créer des lésions importantes au niveau des yeux.
Les traitements à adopter
Selon l’origine de la conjonctivite, un traitement particulier devra être adopté afin de soigner la maladie. Il doit être prescrit par un médecin généraliste ou un ophtalmologiste (médecin spécialisé dans les problèmes oculaires). En effet, l’automédication peut être dangereuse voire dramatique. L’utilisation d’un collyre non adapté peut entraîner une propagation extrême de l’infection qui risque de provoquer une cécité partielle ou totale (aveuglement).
Le traitement de la conjonctivite allergique passe par l’application de collyres (gouttes) antiallergiques. Il vise à minimiser les symptômes mais ne combat pas réellement la maladie. Pour éviter les conjonctivites allergiques, il est nécessaire de ne pas s’exposer aux allergènes.
Le traitement de la conjonctivite consiste à réaliser des lavages oculaires à l’aide de gouttes contenant un sérum et un antiseptique. Dans les cas les plus graves, le recours à un traitement local par antibiotiques peut être envisagé.
La conjonctivite virale ne nécessite généralement pas de traitements spécifiques. Dans certains cas, un collyre ou une pommade spécifique à un virus donné peuvent être conseillés. C’est notamment le cas pour une infection par le virus de l’herpès.
Remarque : Tout flacon de collyre entamé doit impérativement être jeté. Le produit ne contient pas de conservateur et se périme rapidement. Le réutiliser pour un autre épisode de conjonctivite est fortement déconseillé et peut s’avérer très dangereux.
La conjonctivite de l’enfant : un cas à part
Les enfants sont fréquemment touchés par la conjonctivite et ce, dès leur plus jeune âge. On parle de conjonctivite néonatale pour décrire une maladie qui apparaît au cours du premier mois de vie. La conjonctivite néonatale touche 1 % à 2% des nouveau-nés dans les pays industrialisés. Initialement, le terme désignait une infection causée par un germe spécifique, notamment découvert en Afrique où 12% des enfants contractent la maladie (2). Aujourd’hui, il recouvre l’ensemble des formes de la conjonctivite qui touche cette catégorie d’âge. Dans la plupart des cas, la transmission se fait de la mère vers l’enfant au moment de l’accouchement, si cette dernière est infectée.
Les soins consistent en un lavage régulier des yeux à l’aide de collyres. Des pommades ophtalmiques pour éviter que les paupières se collent peuvent être appliquées. A partir de l’âge d’un mois, la conjonctivite aiguë du nourrisson doit systématiquement être traitée par un antibiotique local. Les parents doivent également veiller à respecter un certain nombre de règles d’hygiènes préventives.
- Lavage régulier des mains
- Lavage des mains avant et après chaque soin
- Eviter le contact avec des objets potentiellement infectieux (mouchoir en papier, linges de toilettes)
- Ne pas se frotter les yeux